Demain, même endroit, même heure
Claude Bourgeyx
Ce texte a été édité à l’occasion de la création de la pièce à la Halle des Chartrons à Bordeaux, en décembre 2001, dans une mise en scène de Jean-Paul Rathier, co-production Script, Théâtre national de Bordeaux Aquitaine et Iddac – Agence culturelle de la Gironde.
RÉSUMÉ
Chez les Leprince la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Ce serait plutôt un puits sans fond. La vérité qui en sort est celle d’un délire partagé où chacun se pose en victime de l’ordre établi par le discours de l’autre. Toujours gros de haine et de menace.
Sous l’uniforme que portent les Leprince se cache un sale petit secret de famille. L’inceste et le crime y ont partie liée. Comme dans toute bonne tragédie. Et chaque jour que Dieu fait, il faut rejouer la scène. Puisque c’est écrit.
Habile à déjouer les conventions théâtrales, Claude Bourgeyx épingle dans ce texte drôle et inquiétant le faux dilemme du destin et de la liberté. C’est par les surprises de l’humour qu’il donne accès à cette dimension tragique de l’existence, sans jamais sombrer dans le pathos. Il rejoint ici Beckett dans « Le rire qui rit du rire ». Et c’est libératoire.
EXTRAIT
« Roberta : Alors, comme ça, vous venez vous faire égorger.
La réplique de Roberta a pour effet immédiat d’alléger l’atmosphère. Paul et Édith Jambon se détendent, le ton de la conversation perd sa rigidité mondaine. On sent que cette réplique apporte à chacun un grand soulagement.
Édith : Ah ! c’est donc cela. Nous sommes ici pour l’égorgement ! Tu entends, Paul ? C’est pour l’égorgement. C’est bête, je ne m’en souvenais plus.
Paul : Bon sang de bois, où avais-je la tête ? Pour un peu, nous allions faire tout rater. J’avais oublié la raison de notre visite, moi aussi. […] Je me demande comment nous avions pu oublier que nous venions nous faire égorger. Ce n’est pourtant pas rien.
Roberta : Une chance que ça me soit revenu ! De toute manière, vous n’y auriez pas échappé.
Édith : C’est le destin.
Paul : Ce qui est écrit doit s’accomplir. Comme on dit, quand c’est écrit…
Édith : … c’est écrit ! »
Couverture – dessins préparatoires à la scénographie :
Michel Herreria et Max Michelena
Fiche Technique
Dimensions : 14x22.5cm
Nombre de pages : 64
Poids : 158gr
Conception graphique : Thierry Demoulière et Antoine Rathier
Impression livre : Graphic Impression
Date de parution : novembre 2001
ISBN : 978-2-911511-11-5