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J’ai un plan

Un apprentissage sensible de la langue française proposée par la médiation de lectures du paysage urbain

J’ai un plan est un dispositif imaginé par Script pour s’acheminer dans la langue à travers une approche sensible du paysage urbain. Le projet vise à proposer des outils d’appropriation d’une langue et d’un territoire pour rendre possible l’expression de la diversité culturelle. La pierre angulaire de «J’ai un plan» est le territoire : celui que l’on traverse, celui que l’on découvre. C’est une exploration du territoire et des territoires de chacun et chacune. Un cheminement aléatoire et riche en surprises.

“Là où la carte découpe, le récit traverse”
Michel de Certeau

Les participants sont invités à déambuler dans la ville pour repérer et photographier ce qui fait signe et sens pour chacun.e. À partir de ces prises de vues de lieux aimés ou détestés, perçus comme hospitaliers ou hostiles, une conversation s’engage pour légender chaque photo en quelques mots. C’est ainsi que nous visitons la langue française et facilitons des transactions entre les langues afin d’ouvrir un espace d’expression poétique. C’est dans une économie du troc que peu à peu le vocabulaire s’enrichit de mots nouveaux, que la syntaxe se pratique avant de s’expliquer. Il s’agit de dédramatiser le rapport à la langue dans une démarche ludique et non scolaire mais aussi favoriser l’accès à toutes les ressources artistiques et culturelles qui peuvent stimuler l’appropriation de la langue : visites d’expositions, découvertes de livres, recherches sur internet…

“Il y a des rues sur les plans qui sont comme des mots sur la langue”
Jean-Christophe Bailly

Parce que le désir d’apprendre s’articule à des curiosités artistiques, les productions des participants sont orientées par une exigence de qualité. Il convient de trouver les mots pour exprimer ce qui a suscité une photo particulière. Dans l’échange et les associations d’idées nous faisons, ensemble, naître de petits textes, légendes des photos. Et avec toutes nos histoires, nous fabriquons des cahiers édités. De la sorte, le partage des productions réalisées peut être considéré comme un acte culturel à part entière. C’est de manière concrète une tentative de mise en application de la philosophie des droits culturels.

En partenariat avec le ministère de la Culture / Délégation à la langue française et aux langues de France, la Ville de Bègles, le CADA de Bègles – France Terre d’Asile et le Centre social et culturel de l’Estey, le dispositif J’ai un plan a déjà donné lieu à l’édition de deux cahiers pour témoigner des projets menés en 2016 et 2018.

Mon voisin est un artiste

Depuis 2007, Script est l’instigateur et le porte-voix de l’Appel aux arts mitoyens. Cet appel s’adresse aux habitants, associations, artistes, acteurs culturels et collectivités locales qui envisagent la culture comme une politique des voisinages.

Mon voisin est un artiste propose de vivre une expérience de voisinages créatifs grâce à un jeu de cartes conçu par l’artiste plasticien Guillaume Hillairet, co-directeur artistique du projet. Un jeu pour explorer son quartier et aller à la rencontre de ses voisins proches ou lointains. Les cartes présentent des actions à réaliser en suivant des règles simples et précises : les jeux protocoles. Ils favorisent des expériences créatives pour transformer le quotidien. Textes, photos, dessins et l’ensemble des productions réalisées composent progressivement un atlas de nos arts du voisinage, visible sur le site voisin-artiste.fr.

En complément du jeu, divers événements peuvent voir le jour dans l’espace public. Des ateliers de pratique collective sont également proposés. Toutes ces actions alimentent des conversations où s’échangent nos visions de la ville, des voisins et des artistes. Ainsi, pour celles et ceux qui vivent l’expérience, la pratique de la création et la réalité professionnelle des artistes deviennent-elles plus familières.

Le projet Mon voisin est un artiste a été expérimenté à Bègles en partenariat avec le service vie culturelle de la Ville entre 2021 et 2022. A partir de 2023, ce jeu sera activé sur de nouveaux territoires. L’iddac, agence culturelle du Département de la Gironde, et l’OARA, Office Artistique de la Région Nouvelle-Aquitaine, soutiennent ce projet.

APPEL AUX ARTS MITOYENS

L’histoire, l’humeur, les nécessités de l’existence métamorphosent sans cesse les frontières de nos multiples territoires d’appartenance. Au gré des fluctuations de nos désirs et de nos visions des voisins, la frontière se fait alternativement clôture, lisière, lieu de passage et d’échanges. Tantôt nous jugeons bon de vivre solitaire et caché, tantôt nous préférons nous montrer sociable et hospitalier. En la matière, rien n’est fixe, définitif. Et c’est tant mieux!

Cause commune des artistes et des citoyens, les arts mitoyens investissent les formes mouvantes, vivantes de la frontière: entre la sphère privée et l’espace public; entre l’intime et le social; entre les personnes, les groupes, les genres, les générations. Ils en font un espace politique et ludique pour partager des expériences de création. Là, se mettent en jeu des objets du quotidien qui nous séparent et nous relient à nos voisins. Tels le mur, la palissade, le grillage, la haie, le fossé entre deux propriétés. Mais la mitoyenneté se loge aussi dans les signes, les images, les paroles, les gestes à travers lesquels s’expriment nos singularités et la diversité culturelle d’une société.

La mitoyenneté ? De la proximité à bonne distance. Une charge commune indispensable à l’autonomie de chacun. Autrement dit, la mitoyenneté c’est le principe actif d’une culture de la démocratie. Les arts mitoyens en appellent à une joyeuse mise en mouvement de nos identités respectives pour produire des esthétiques et des socialités nouvelles. À l’échelle humaine, dans une rue, un quartier, une ville ou un village, avec qui le souhaite. Pour mettre de la poésie dans nos vies.

Jean-Paul Rathier