Au retour des vacances de la Toussaint, pendant une dizaine de jours, la Caraverne s’est installée à l’école Jean Jaurès 1 à Mérignac. Les enfants de toutes les classes ont été invités à explorer les notions de bien commun et d’intérêt général à travers des contes mis en scène et en musique par Laurence Poueyto. En partenariat avec le CAL (Centre de l’Audition et du Langage), certains de ces rendez-vous en Caraverne ont été traduit en langue des signes pour accueillir des enfants malentendants.

Toc toc toc… un étranger frappe à la porte. Lui ouvrez-vous ? « Moi oui, parce qu’il a froid ! » « Moi non, parce j’ai peur quand je connais pas. » Mais d’ailleurs c’est quoi « un étranger » ? D’où parle-t-on ? D’où regarde-t-on ? Quelles sont nos différences et nos ressemblances ? « Ah non, disaient les élèves du CP au CM2, on n’aimerait pas vivre dans un monde où tout le monde est pareil parce qu’on s’ennuierait et on ne pourrait plus se reconnaître. » « Ben oui, ajoutaient-ils, ça sert quand même à ça la différence, à se reconnaître ! » Tout en concluant : « En fait, la différence, c’est notre ressemblance à toutes et tous… » Et autour d’une soupe imaginaire, de 5 à 7 ans, chacun et chacune inventait des possibles et osait défendre ses idées.

Mercredi 13 novembre, La Caraverne s’est déplacée vers le Centre social et culturel Le Puzzle pour proposer aux familles mérignacaises d’échanger leurs idées sur la liberté à partir du mythe platonicien « L’Anneau de Gygès ». Et vendredi 15 novembre, Laurence Poueyto a installé son laboratoire de l’imaginaire sur le parvis de l’école pour rendre visibles les murs de la Caraverne remplis d’utopies et riches du passage des habitants. Dans une criée publique de l’artiste, les passants ont alors pu entendre quelques-unes des réflexions philosophiques formulées par les enfants dans la Caraverne.

Ces rendez-vous ont été le point de départ du projet d’éducation artistique et culturelle « Le sens du partage ? » mené en partenariat avec la Ville de Mérignac et avec le soutien de la DSDEN de la Gironde. Une aventure philosophique qui se prolongera en 2025 avec les élèves de deux classes de l’école qui seront accompagnées par Laurence Poueyto dans l’écriture d’une épopée philosophique. Avec les animateurs du périscolaire, des « petits reporters philosophes » feront également rayonner leurs questionnements auprès des habitants du quartier Capeyron. Une occasion pour ces jeunes de s’exercer à l’art de la maïeutique ! À suivre…

Pendant quinze jours, La Caraverne a accueilli les élèves de 4e du Collège Chambéry à Villenave d’Ornon. Ils ont exploré et questionné avec Laurence Poueyto le concept philosophique de la liberté à travers deux mythes platoniciens extraits de La République : « La Caverne » et « L’Anneau de Gygès ».

Certains ont dit : « La liberté, c’est pouvoir faire tout ce que l’on veut. » D’autres ont répondu : « Mais on n’est pas libres de faire aux autres ce qu’on n’aimerait pas que l’on nous fasse à nous-mêmes ! » Toutes et tous semblaient d’accord pour dire qu’au moins l’espace de la pensée et de l’imagination était sans limites. Et, pas à pas, du fond de notre caverne, nous avons tracé quelques contours à la liberté ! Car s’il n’y avait personne pour nous arrêter, serions-nous vraiment libres de tout faire ? Chaque rencontre en Caraverne a été prolongée par un atelier en classe, comme une introduction à l’art de la philosophie.

Professeurs et membres du personnel du collège ont également pu se prêter au jeu de La Caraverne à travers le conte « Passe-Passe », création de Laurence Poueyto autour de la transmission des savoirs. Un jour la foudre s’abattit sur un grand chêne et les premiers hommes découvrirent le feu. Alors cette question se posa : fallait-il le garder pour soi ou le partager ?

Laurence Poueyto a posé sa Caraverne le vendredi 17 mai 2024 à l’école Carle Vernet (Bordeaux) dans le cadre d’un projet mené par le Collectif Monts et Merveilles sur le thème « Art et Identité » avec une classe de CM2. 

À partir de la collection de gravures « Les Petits Métiers » de Carle Vernet et d’une histoire inspirée de l’œuvre du peintre, les élèves ont pu philosopher en se posant de multiples questions : quelle est la différence entre l’art et l’artisanat, l’art est-il utile ou inutile, l’art est-il au service de la beauté ou de la vérité ?